Véhicule S.C.A.R.

La marque S.C.A.R et son histoire

La marque S.C.A.R. eut son heure de gloire avant la Première Guerre Mondiale (1914-1918). Elle mérite d'être connue et s'inscrit dans la grande Histoire de l'Automobile Française. C'est la guerre 1914-1918 qui va briser cette marque.

Médaille SCAR

1905

Deux ingénieurs-mécaniciens de Paris, Messieurs Albert RAYET et Emile LIENART, décident d'installer une entreprise de construction automobile, dans un site à mi-chemin de Paris et des Ardennes (le pays des forges où l'on produit la majorité des pièces d'estampage et de fonderie pour la construction automobile). Ce site se trouve à Witry-lès-Reims, dans des bâtiments qui sont déjà existants (cidrerie).

1906

Véhicule SCARLe 8 mars la S.C.A.R. est fondée, le siège social est situé au 7 rue de l'Ecole de médecine à Reims, l'atelier de construction est installé à Witry-lès-Reims. La production débute immédiatement avec un 4 cylindres 18/20 HP, conçu par Albert RAYET. Les commentaires sont élogieux, la réalisation est comparable aux meilleures productions d'autres marques, la presse spécialisée de l'époque est enthousiasmée : BAUDRY de SAUNIER, dans la Vie Automobile de 1906 écrit : « [...] nous félicitons bien sincèrement les auteurs, M.M.RAYET et LIENART, de l'activité qu'ils ont déployée depuis 3 mois [...], en mettant au point un châssis merveilleux de simplicité et de robustesse... ». Cette première réalisation est une réussite, quelques points signalent son originalité : vilebrequin en 5 pièces, le mécanisme de direction irréversible et à rattrapage de jeu et le système particulier de lubrification.
En juin sort le premier modèle (18/20 HP - moteur 4 cylindres séparés - alésage et course 90x100 - soupapes latérales - 3 vitesses - refroidissement par thermosiphon - allumage par magnéto haute tension - embrayage cuir - freins sur roues AR et sur différentiel – carrosserie : limousine, double-phaétons. Les châssis sont constitués de tôle d'acier de 4 mm d'épaisseur emboutie, ces longerons sont reliés entre eux par des entretoises formant des chaises pour recevoir les différents organes : moteur - boîte de changement de vitesse) qui participera à la course du 2ème "TOURIST-TROPHY" en 1906 à l’Île de Man en Angleterre.

1915

La ligne de front passe à proximité de Witry-lès-Reims. L'usine comme une partie du village est détruite par l'artillerie (il ne restera pratiquement plus rien à la fin du conflit).

1919

L’Armistice signée, l’usine est reconstruite assez rapidement. Messieurs RAYET père et fils s’occupent de la fabrication des pièces pour la réparation de véhicules, de l’achat et revente des camions "surplus" de l’armée. Mais pas de reprise de fabrication des automobiles (concurrence trop forte de RENAULT et de CITROËN qui produisent en grande quantité).

1924

Dissolution de la société. L’un des fondateurs, Albert RAYET, devient liquidateur de biens. Il installe, avec son fils Pierre, un garage de réparation automobile à Reims, puis passe ensuite représentant de la marque MATHIS. Emile LIENART lui, devient Directeur Commercial au Siège Social Parisien du constructeur BRASIER. Il est décédé en 1934 à l’âge de 63 ans.
En 1928, la société "MARELLI" rachète l’usine. Elle fabrique des moteurs électriques de dépoussiérage et de ventilation, des pompes à eau jusqu’en octobre 1978. En 1988, la société SECAN s’installe dans les bâtiments. Depuis 2005, une partie de ces bâtiments est occupée par les Ateliers Municipaux.

 

Texte extrait du livre Il était une fois… Witry-lès-Reims de Marie-Thérèse WATELET et Nadine LOILLIER en vente en mairie.